Au large des Orcades, en Écosse, le futur de l’énergie marine se dessine. Dans cette zone aux marées et de courants houleux, le plus grand centre de test européen doit faire face à la tempête du Brexit.
C’est dans la petite ville de Stromness, dans les îles Orcades, que le centre européen de l’énergie maritime (EMEC), opère depuis 2003. Le centre, le plus grand en Europe, permet à des entreprises de tester en condition réelle leur projet. Le but, produire de l’énergie grâce à la force des marées et des vagues.

Crée en 2003, l’EMEC est un projet à 30 millions de livres. Il est co-financé par les autorités locales, régionales, gouvernementales et l’Union Européenne. Les tests sont réalisé avec un système de câbles sous-marins connectés à des prototypes en développement. Une étape indispensable pour le futur de cette énergie de demain.
Dans les locaux d’EMEC, quelques drapeaux européens flottent, comme sur certaines affiches et prospectus de l’entreprise orcadienne. Cette dernière est devenu autonome financièrement en 2011, mais elle bénéficie toujours de certaines bourses et programmes de l’Union Européenne. « C’est la grande question. Nous ne savons pas si nous pourrons toujours avoir accès à ces bourses », s’inquiète Lisa Mackenzie, manager de l’entreprise. « Nous espérons que le gouvernement britannique comblera le manque à gagner.»
Sans financement européen, l’innovation va ralentir
L’inquiétude principale face au Brexit concerne les conséquences indirectes qui pourraient toucher ses clients et ses partenaires. L’expertise d’EMEC est sollicitée par des entreprises du monde entier.
Orbital est l’une d’entre elle. Développé sur l’île, Orbital teste depuis plus d’un an son prototype d’éolienne sous-marine. «C’est très prometteur. En un an de test, il a produit plus de 3 gigawatts soit l’équivalent de a consommation d’environ 800 foyers, et ce n’est qu’un prototype », se félicite Lisa Mackenzie. Mais Orbital est aussi un projet financé à hauteur de dix millions d’euros par le programme d’innovation et de recherche de la Commission Européenne, Horizon 2020. « Nos clients ont besoin du support de l’Union», conclut Lisa Mackenzie.

Un autre prospectus affiche fièrement le drapeau de l’Union Européenne : celui qui présente le projet FORESEA. Un investissement de plus de onze millions d’euros de l’aide régional au développement de l’Union Européenne, destiné à aider au déploiement de ces technologies maritimes d’énergie renouvelable. FORESEA permet l’accès à quatre sites de test sur les côtes européennes, dont celui des Orcades, à des projets de recherche en matière d’énergie marine. Une incertitude de plus à l’horizon.
Contre vents et marées, EMEC reste confiant pour son avenir post-Brexit. Lisa Mackenzie sourit, «nous travaillons internationalement avec de nombreux partenaires, et ce n’est pas près de s’arrêter.» Dans la tempête du Brexit l’énergie de demain a peut-être sa bouée de sauvetage.
